LES GRANDES FAMILLES FLORENTINES DU XVème SIECLE - Conclusion

 
 
 
 

Conclusion

Au vu des observations sur les centralités, les cliques et les blocs, la famille des MEDICI est un pilier essentiel des relations aussi bien maritales que commerciales. Ces dernières font défaut à la famille STROZZI bien qu'elle soit la plus riche avec 143 milliers de lires et que ses familles proches y contribuent majoritairement.

Les familles ACCIAIUOL (10 mille lires et 53 sièges) et ALBIZZI (36 mille lires et 65 sièges) sont parmi les quatre familles les plus présentes au parlement et leurs relations sont toutes exposées dans les sociogrammes. Elles n'ont aucune relation commerciale mais ont chacune une relation de mariage avec la famille MEDICI, elles sont donc de son côté et apportent 118 sièges. Les familles PAZZI (48 mille lires), SALVIATI (10 mille lires et 35 sièges) et TORNABUON (48 milles lires) ne sont reliées qu'aux MEDICI  pour le commerce. Les SALVIATI et les TORNABUON sont directement liées à celle-ci alors que les PAZZI n'ont de lien marital qu'avec les SALVIATI. Ces trois familles apportent donc 35 sièges et un poids financier conséquent (106 mille lires).

Les STROZZI ont comme appui les familles PERUZZI (49 mille lires et 42 sièges), CASTELLAN (20 mille lires et 22 sièges) et BISCHERI (44 mille lires et 12 sièges) avec lesquelles elle forme deux cliques et qui lui procurent 76 sièges.

La famille LAMBERTES (aucun siège mais 42 milliers de lires) faisant affaire avec chacune des trois, nous pouvons l'associer avec les STROZZI.

La famille PUCCI n'est pas classable car elle n'a ni relation commerciale, ni relation maritale avec l'une des seize autres. Ceci ne représente pas un problème étant donné son faible poids parmi les seize familles (aucun siège et 3 mille lires). En ce qui concerne les BARBADORI (55 milliers de lires mais aucun siège), nous ne pouvons les placer plus dans un camp que dans l'autre car ils entretiennent des relations avec chacun des deux. Quant aux RIDOLFI, qui ont un lien de mariage avec chacune des deux rivales, il est assez difficile de les associer avec l'une ou l'autre. Nous pouvons penser à un partage de ses 38 sièges. Le cas des GUADAGNI est tout aussi épineux : ils sont liés par le commerce et le mariage avec les BISCHERI et les LAMBERTES, et par le mariage avec les ALBIZZI et les TORNABUON. Nous supposons ici encore que les 21 sièges sont répartis entre les deux camps.

Nous pouvons dresser le tableau suivant:


 

Revenus

Sièges

Liens avec l'ensemble des familles

MEDICI

103

53

54

ACCIAIUOL

10

53

2

ALBIZZI

36

65

3

PAZZI

48

0

7

SALVIATI

10

35

5

TORNABUON

48

0

7

GINORI

32

0

9

Total

287

206

87

 

 

 

 

STROZZI

146

74

29

PERUZZI

49

42

32

BISCHERI

44

12

9

CASTELLAN

20

22

18

LAMBERTES

42

0

14

Total

301

150

102

 

 

 

 

BARBADORI

55

0

14

RIDOLFI

27

38

4

GUADAGNI

8

21

14

PUCCI

3

0

1

Total

93

59

33

 

         L'écart que nous avons établi au niveau des sièges est de 56 pour les MEDICI alors que ceux concernant les revenus et les relations sont de 14 et 15 pour les STROZZI. Néanmoins il n'est pas concevable que les 59 sièges des familles inclassables aillent totalement au  camp STROZZI, de même que les 93 mille lires soient entièrement en faveur du groupe des MEDICI. Par conséquent, nous obtenons que le camp MEDICI domine du point de vue légal (au nombre de sièges au parlement) tandis celui des STROZZI domine sur le plan des revenus et des relations. Ainsi, nous pouvons dire que les MEDICI bénéficient d’un pouvoir relatif et fragile face aux STROZZI. Ceci explique donc le fait que, dans les décennies qui suivirent, ils furent chassés à deux reprises.

 
 
 
 
Retour Page Précedente Page suivante