IV. Principes de la Génétique Moderne (1/3)

"Nature n’endure mutations soudaines sans grande violence.", François Rabelais.


Les lois de J. Mendel, à l’origine de la génétique, définissent les modes de transmission héréditaire des particularités individuelles les plus visibles. Cependant, au début des années 1930, Thomas Hunt Morgan met en valeur le support matériel des caractères héréditaires et détermine ainsi la théorie chromosomique de l’hérédité.

La génétique s’est ensuite penchée sur les anomalies et les mutations chromosomiques. Ces recherches sont effectuées d’une part à des fins médicales pour le dépistage et le traitement précoce des anomalies chromosomiques chez le fœtus, et d’autre part pour rationaliser l’étude des phénomènes d’innovation évolutive, sans aucun recours à une volonté transcendante. Ainsi, la génétique des populations s’intéresse aux conditions selon lesquelles un gène issu d’une mutation peut se fixer dans une population et assurer son évolution phénotypique. Theodosius Dobzhansky entrevoit alors l’importance des effets de la variabilité de l’environnement sur l’évolution des populations, [Dobzhansky, 51].

La découverte du code génétique par Watson et Crick en 1953 représente le point de départ de la génétique moderne, dans le sens où ce code est à la base de toutes les recherches actuelles dans ce domaine. Ce code, ou génotype, est l’ensemble des gènes d’un individu, déterminant son aspect visible, ou phénotype. Cependant, le même phénotype peut être l’expression de deux génotypes différents, ainsi deux souris grises ne seront pas obligatoirement identiques, l’une pourrait être homozygote, et l’autre hétérozygote. Dans ce cas, seule l’étude de la descendance permet de dissocier ces deux spécimens.

Certains travaux relatifs à la vie artificielle utilisant des concepts précis de la génétique moderne, il est utile de décrire d’une manière plus détaillée certaines propriétés des gènes.